Une première fois c'est Barack Obama, nouveau Président des Etats-Unis qui se voit décerner le Nobel de la Paix alors qu'il n'a pas encore défait ses valises à la Maison Blanche...
Gros embarras pour tout le monde, à commencer par lui ! Voilà un Nobel de la Paix qui fait la guerre, c'est une nouveauté ! On aurait au moins pu attendre qu'il la termine.
On se demande si les jurés, perdus au fond de leurs brumes norvégiennes n'ont pas essayé de faire un "sans risque" à défaut d'autre chose ! Manque total d'imagination ou désespérance d'un moment ?
Mais cette année, il y a vraiment plus grave. En 2011, le Prix est attribué à Mme Elen Johnson Sirleaf, Président de la République du Libéria. Pourquoi pas ? C'est une femme très bien qui le mérite autant que d'autres qui plantaient des arbres ! Mais il y a un problème assez sérieux.
Les Norvégiens ont oublié que l'attribution de leur Prix est annoncée huit jours exactement avant un scrutin national dans lequel Mme Sirleaf joue sa réélection en tant que Chef de l'Etat !
Comme ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat on ne peut pas faire mieux ! C'est tout à fait inacceptable. De surcroît, ça risque d'être totalement contre-productif pour les résultats.
Mais, et c'est le plus grave, on peut se demander si les jurés le savaient ? Car s'ils le savaient, ils n'ont pu ignorer qu'ils mettaient les pieds dans le marigot de la politique et compromettaient ainsi la belle image du Prix qui, il faut le dire, peine à se maintenir. Par contre s'ils ne le savaient pas, il ne reste plus qu'à tirer l'échelle...
Le Prix Nobel de la Paix ne sert pas et n'a pas vocation à servir à ce genre de choses. Volontairement ou non, ses attributeurs sont en train de le pervertir. Peut-être y a-t-il un peu de ménage à faire et un peu d'air frais à faire pénétrer dans la maison d'Alfred ?