Le Forum - dans les deux formes qu'il a connues - existe et se développe harmonieusement depuis maintenant 27 années !
La durée est la démonstration même de la justesse du concept et de l'intérêt qu'il représente à tous les niveaux de la vie internationale, qu'il s'agisse de Chefs d'Etat, Premiers Ministres, membres de Gouvernements, Organisations Internationales, ONG et décideurs du monde des affaires.
Ils viennent à "Crans Montana" pour réfléchir, agir, se découvrir, se mieux connaître et soutenir les vecteurs de la coopération internationale dans une dimension durable visant à réduire les inégalités et la pauvreté, à consolider tout ce qui touche au respect de l’être humain afin que chaque nation, chaque peuple et chaque individu occupe un jour sa place légitime dans le cadre d’une globalisation qui soit autre.
Cela a des conséquences directes sur le comportement des participants, comme en témoigne celui qui fut l'un de mes plus grands amis, celui qui sauva la Slovénie de la guerre au moment de son indépendance et fut l'un des piliers majeurs du Forum, Janez Drnovsek :
«Il est essentiel de ne pas oublier, malgré l’importance de nos responsabilités ou la puissance des Etats que nous représentons, qu’il existe d’autres cultures, d’autres façons de voir le monde, d’autres manières de conduire les affaires. Pas nécessairement antagonistes.
En sachant cela, les convergences deviennent possibles. Parfois, cela tient à des éléments qui, pour certains, relèvent du détail. Mais ce sont, pour d’autres, des points essentiels, négligés par ignorance ou surcroît d’assurance. Et qui, dès lors, bloquent tout dialogue.
L’intérêt du Forum de Crans Montana est qu’il n’y a plus de chefs d’Etat, de ministres, de personnalités importantes qui, comme dans un autre endroit, se tancent du regard, se jaugent, se jugent ou font jouer leur notoriété ou leur pouvoir respectifs.
A Crans Montana, il y a simplement des hommes et des femmes, dépouillés de leurs masques, qui se parlent directement, ouvertement, franchement. L’humilité et la sincérité s’expriment. Les remises en question prennent le pas sur l’assurance.
Ce n’est pas un renoncement inacceptable, l’expression d’une faiblesse coupable ou d’une tergiversation idiote. Reconnaître ses propres incertitudes pour rebondir sur les idées des autres est très profitable. Il faut également oublier les notes de nos experts trop enclins à considérer tout nouvel interlocuteur comme un adversaire potentiel qu’il faut craindre, fuir ou vaincre.
Les vieux réflexes de type « Guerre froide » ou « Dialogue Nord-Sud », tantôt abusivement agressifs, tantôt exagérément charitables, ne sont pas sains. Sans tomber dans le piège de l’angélisme, Crans Montana impose une gymnastique intellectuelle propice à l’abandon du manichéisme. Ca donne de l’oxygène pour gravir les pentes d’une globalisation dont les versants sont parfois escarpés et dangereux.
De là, découlent des actions concrètes entre partenaires francs et directs. C’est une réelle satisfaction. Un sentiment mêlant utilité et humanité. Et tant pis pour les hiérarchies de toutes natures ! On est loin des monologues rébarbatifs, poliment entendus dans le cadre d’ordres du jour intangibles, conçus avant tout pour ne froisser aucune susceptibilité sous le regard de médias souvent dénués de sens critique et simplement transformés en caisses de résonance.
A Crans Montana, on évite la stérilité de débats convenus entre personnalités qui s'opposent en public pour mieux s'entendre en privé. Quitte à ne régler aucun problème et à éviter le plus possible « toute question qui fâche ».
Quel beau témoignage ! Malheureusement, vaincu par une terrible maladie, le Premier Ministre et Président de la Slovénie nous a quittés il y a plusieurs années... Tous les participants du Forum gardent son souvenir dans leur coeur.
Le Président du Forum de Crans Montana, M. Jean-Paul Carteron, reçoit à dîner à Vienne le Président J. Drnovsek, le Chancelier Fédéral W. Schussel et la Ministre croate des Affaires Etrangères, Mme. K. Grabar-Kitarovic.
Diplôme signé du Président de la République M. Kukan, attestant de la nomination de l'Amb, Jean-Paul Carteron dans l'Ordre de la Liberté de Slovénie "pour sa contribution personnelle et déterminante à la reconnaissance internationale de la République de Slovénie".