Près de 6 000 participants ont répondu présent au premier sommet humanitaire mondial organisé par l'ONU à Istanbul, dans le but d'améliorer la réponse aux crises humanitaires, provoquées par les conflits ou le réchauffement climatique.
C'est une réunion inédite qui s'est ouverte à Istanbul, lundi 23 mai. Quelque 6 000 personnes - dirigeants et représentants d'ONG du monde entier - sont réunies en Turquie pour le premier sommet humanitaire mondial, parrainé par les Nations unies. Objectif : améliorer la réponse aux crises humanitaires provoquées par les conflits ou le réchauffement climatique.
Une tâche qui "n'est pas aisée", selon le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Avec environ 60 millions de déplacés et 125 millions de personnes ayant besoin d'assistance dans le monde, de nombreux acteurs du secteur, États, organisations non gouvernementales et entreprises, estiment que le système humanitaire actuel est à bout de souffle et a besoin d'être repensé d'urgence.
"Jamais, depuis la Seconde Guerre mondiale, autant de personnes n'avaient été forcées de quitter leur foyer, a déploré Ban Ki-moon à l'ouverture du sommet. Nous sommes ici pour façonner un avenir différent", a-t-il ajouté.
La Principauté de Monaco y était représentée par son Ministre d'Etat, M. Serge Telle qui a, à cette occasion, prononcé un discours particulièrement remarqué :
Extraits :
Avec ses spécificités – celles d’un petit Etat fondamentalement ouvert sur le monde, la Principauté de Monaco s’engage et continuera à s’engager dans les grands enjeux de ce siècle, et en particulier l’action humanitaire.
Elle soutient financièrement le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (l’UNHCR), l’Office des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires (l’OCHA). Autant d’organisations appelées à promouvoir, coordonner et mettre en œuvre des actions humanitaires sur le terrain.
Mais l’action humanitaire ne saurait se substituer à la nécessaire prévention des conflits. Elle ne doit pas nous détourner de la recherche de solutions politiques et économiques. Car elle ne suffit pas à arrêter la violence, elle répond et c'est son honneur et celui de tous ceux qui y contribue, à la souffrance et à la misère immédiate du monde.
La solution de long terme qu’il nous faut mettre en place, est celle que vous proposez, M. le Secrétaire général : investir en permanence et en toutes circonstances dans l’Humanité, investir dans le regard des enfants qui partout dans le monde nous interpellent pour s'opposer à la violence qui leur est faite. Mais les guerres ne sont pas les seules menaces qui s’exercent contre l’Humanité et qui relèvent de l’action humanitaire.
Si nous voulons mettre fin à cette course folle vers l’abîme, il nous faut promouvoir un modèle plus global. Un modèle qui porte une même attention à la prévention des conflits et à la préservation de l’environnement. Car la violence des hommes envers les hommes procède de la même logique que la violence des hommes envers la nature.
Agir pour l’environnement, tout en essayant de prévenir les conflits c’est donc agir pour la paix et pour l’humanité, et en particulier pour les populations les plus faibles, les plus vulnérables.
Nous sommes à un tournant. Nous avons désormais une connaissance immédiate des conflits qui se développent sur la planète et une conscience précise des périls environnementaux qui nous menacent. Tous nécessitent des actions humanitaires concertées, responsables, efficaces.
Mais au-delà du traitement humanitaire immédiat, nous devons rechercher la puissance de les éviter. Cette puissance c'est la volonté d'agir. Celle que vous appelez de vos vœux, M. le Secrétaire général, dans le respect du droit existant au-dessus des égoïsmes et des intérêts nationaux.
Cette volonté doit être partagée par tous et ce Sommet sera à cet égard une étape. Dans 1, 2, 10 ans nous pourrons dire qu'avons nous fait depuis Istanbul ?